L’ANFR organisait le 16 octobre 2018 à Paris, sa 5e édition des conférences Spectres & Innovation pour échanger avec des start-ups, entrepreneurs et acteurs de l’économie numérique sur le sujet des futurs usages liés au spectre des fréquences.
Spectres & Innovation 2018 (#ConfANFR) était axée cette année sur le thème : « Les fréquences au cœur de trois révolutions : 5G, Espace et Mobilité ».
Plus de 400 personnes ont assisté aux échanges des tables rondes et keynotes et vous retrouverez les captations vidéos sur la chaine Youtube de l’ANFR et les tweets lors de l’évènement via le hashtag #ConfANFR sur twitter.
Lancement de la blockchain des fréquences ANFR
A l’occasion de cette édition Spectres & Innovation, a été présenté et lancé le nouveau service de Blockchain des fréquences de l’ANFR et en partenariat avec la start-up Blockchain Partner.
Ce service dédié pour le moment aux utilisateurs professionnels PMR lors de grands évènements, pourrait être utilisé dans l’avenir et mis à disposition par l’ANFR pour la gestion et l’attribution des fréquences des relais radioamateur.
F4HXS : Le peuple du spectre ce sont les radioamateurs
Gaël Musquet (F4HXS) de l’association HAND, est intervenu à la table-ronde sur le thème « Comment innover pour améliorer la gestion des fréquences ? » et dont voici la transcription des principaux échanges ci-dessous.
Vidéo Gael Musquet conférence #ConfANFR
« J’aimerais juste rappeler que si le wifi fonctionne, déjà avant tout, c’est parce qu’il y a une femme à l’origine de ce protocole Hedy Lamarr (wikipedia) qui était radioamatrice.
On pense et on donne souvent à l’industriel et au législateur, le rôle d’innover, l‘innovation vient aussi du citoyen.
Et quand on parle de démocratie du spectre, démocratie=peuple, le peuple du spectre ce sont les radioamateurs, qui ont des bandes réservées, qui innovent, qui inventent de nouveaux protocoles.
Un vient dêtre crée, le FT8 qui a été crée par Joe Taylor (K1JT), prix Nobel de physique, radioamateur, qui utilise des bandes HF VHF, et qui permet aujourd’hui pour les crises, permet d’utiliser d’autres bandes, d’autres protocoles, pour transmettre des information en cas d’urgence.
Ce que nous révèle les incidents récents, c’est que, une fois que la fée électricité s’en est allée, tout ce qu’on se raconte là tombe par terre, on a plus de radio.
Et Saint-Martin nous le rappelle, Trèbes, les inondations de paris, les feux de forets, …
Il faut que les citoyens soit autonomisés sur leur territoire, sur leur lieu de travail, face aux crises et aux situations dangereuses auxquelles ils peuvent être confrontés.
… La France a perdu 30 000 de ces citoyens en 1902, c’est le premier usage de la radio en cas de crise, éruption de la montagne pelée (wikipedia), Gustave Ferrié (bio1, bio2), qui expérimente à l’époque l’usage de la radio pour compenser la perte du câble télégraphique qui reliait la Martinique à la l’hexagone, utilise cette radio pour pouvoir transmettre des informations.
Ce n’est que justice qu’aujourd’hui, l’outremer, la corse, les territoires insulaires, qui plus que les autres, vu leur isolement par rapport à la mer et à leur situation géographique, puissent disposer de ces innovations radio.
Trèbes nous rappelle a quel point sur un territoire continentale, nous n’avons pas su capitaliser ce qu’on réussi à faire les américains en 67 ans.
Cet ouvrage décrit 67 ans d’innovation radio, en matière de réseaux d’alertes.
Un schéma vaut mieux qu’un long discours. Architecture du système d’Alerte aux populations aux États-Unis. Il est basé sur des Logiciels & Standards Libres dont 3 protocoles radio inventés en France respectueux de la vie privée cc @_DINSIC @ANSSI_FR @cnil pic.twitter.com/BUWkdEYIe0
— Gael MUSQUET ⠵ (@RatZillaS) 17 octobre 2018
Toutes les normes d’alertes on été pratiquement crées en France : CellBrodcast (alerte cellulaire), Emergency Warning System (DAB, DVBT), le RDS pour le FM, .., tous ces protocoles sont pratiquement issue de notre pays.
Nous sommes aujourd’hui le seul, en 2018, à ne pas implanter un protocole radio sur nos principaux réseaux de masse, pour prévenir nos populations.
HAND c’est un peu ça : C’est, l’état ne le fait pas, le législateur ne le fait pas, c’est à nous de prouver techniquement que c’est possible.
… Avec toutes ces hésitations politiques et légales, on rate le coche de la 4G, certains pays ont profité de cet 4G pour introduire l’alerte cellulaire et imposer aux grands opérateurs l’alerte descendante comme un service public.
C’est un service public, comme le 18, le 112, le 15, personne aujourd’hui ne ferait payer ces services là.
C’est à nous citoyen de prouver que ça fonctionne. Ça fonctionne, on a pas de problèmes techniques.
Donc aujourd’hui profitons de la 5G. Tout le monde veut jouer, tout le monde veut diminuer la latence, tout le monde veut couvrir les zones blanches, tout le monde veut du haut débit mobile, SUPER ! Pensons aux canaux d’urgence !
Ces canaux on en a besoin après Trèbes, après un ouragan comme celui de Saint Martin et c’est à nous aussi citoyen de nous mêler d’un peu de tout ça et faire un peu de lobbying, de mettre un peu les pieds dans le plat.
de montrer que techniquement ça fonctionne, en tant que radioamateur de mettre en œuvre ces réseaux et d’accompagner pourquoi pas, le législateur, les opérateurs, les grands équipementiers, dans l’introduction de ces nouvelle normes au sens technique du terme mais aussi politique.